LA CITE DE KAIROUAN

Capitale de l’Ifriqiya

C’est sous le règne du premier calife Omeyyade de Damas, Muâwiya Ibn Abi Sofiane, que le gouverneur de l’Ifriqiya Oqba Ibn Nafâa El Fehri fonde, en l’an 56 de l’Hégire (675 ap. J.-C.), un caravansérail pour l’armée de l’Islam qui devient Kairouan.
Située à l’intérieur des terres et aux confluents de deux oueds, loin du péril byzantin, la nouvelle ville est construite autour d’un projet de mosquée en pisé. En moins d’un siècle, elle constitue le carrefour principal du nouveau Maghreb sunnite musulman qui inclut le nouveau territoire andalou et bientôt la Sicile voisine.
C’est l’émirat aghlabite du IXe siècle qui trace définitivement le plan de la ville et crée les grands monuments qui font, encore de nos jours, sa réputation. Les grandes figures intellectuelles, scientifiques et littéraires, les splendides métiers d’art illustrent cet âge d’or de la culture kairouanaise. Conquise par les Fatimides chiites au début du Xe siècle, elle perd provisoirement sa prééminence au profit de Mahdia.

Vues incroyables

Kairouan reconquiert son statut et son prestige avec les rois zirides sanhajites qui rompent avec le chiisme et restaurent définitivement la doctrine sunnite malékite, ciment de l’unité religieuse de cet ensemble arabo-berbère.
L’exode massif des tribus arabes hilaliennes aux XIe et XIIe siècles marque la marginalisation de la cité au profit de la nouvelle capitale hafside : Tunis.
La dimension spirituelle de Kairouan l’impose à nouveau aux princes ottomans qui restaurent et embellissent ses monuments et ses murailles imposantes.
A l’indépendance de la Tunisie en 1956, cette dimension est consacrée notamment par les festivités de l’anniversaire du prophète : le Mouled.
Depuis deux décennies, Kairouan vit, avec le Changement de 1987, une renaissance exemplaire grâce aux plans de développement socio-économiques ambitieux et aux programmes de sauvegarde de la Médina, classée au Patrimoine Mondial de l’Humanité, et par la création d’un pôle universitaire qui renoue avec l’importance majeure de la ville dans l’histoire de la pensée islamique dans le Maghreb.
C’est cette renaissance qui est couronnée par le choix de Kairouan comme Capitale de la culture islamique 2009.